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Formations Professionnelles

Découvrez l'interview de Karine Blanc par la Fédération des Epiciers de France

Qu'est-ce qui vous a conduit à devenir formatrice pour les épiciers ?

Ce qui m’a donné envie de devenir formatrice, c’est la passion de mon métier, mon envie de transmission et un constat : la culture des épices est très mal connue et parfois, pour ne pas dire souvent les épices sont mal utilisées. Par exemple, le poivre est une épice présente sur toutes les tables, mais peu de personnes connaissent ses différences aromatiques selon leurs origines. Et que serait une épicerie sans épices ?

 Il y a un réel manque de connaissance sur la culture du poivre : très peu de personnes savent qu'elle présente de grandes similitudes avec la culture de la vigne.

 En exerçant ce métier depuis 20ans, je me suis rendu compte que même certains chefs n'utilisent pas correctement le poivre, certains n'ont pas idée de ce que peut apporter la bonne "Signature Poivre" à une recette. D'ailleurs très souvent à la fin d'une recette vous avez la mention :" poivrez et salez" oui mais quel poivre ?

 Il en est de même pour les épices comme la cannelle, par exemple. Savez-vous que 80% des consommateurs ne connaissent pas la véritable cannelle ?

 Ma passion et mon envie de transmission m'ont emmenée à une évidence : la formation. En effet, il m'est apparu évident qu'il était nécessaire de proposer des formations. J'ai donc pris le problème à la source en intervenant dans des écoles hôtelières.

 J'ai pu constater que les boutiques Ambassadrices du Sarabar (épiceries fines, cavistes, fromagers...) étaient également demandeuses de formations. La Formation Professionnelle permet de se positionner en véritable spécialiste, et c'est ce que viennent chercher les clients qui font la démarche de se rendre dans des épiceries fines, chez des fromagers et autres commerces de bouche. Les clients viennent y chercher du Plus. Et le plus c'est la connaissance et la transmission.

Quelles sont les principales formations que vous animez au sein de la Fédération des épiciers de France ?

J’anime trois formations pour la Fédération (je peux également faire du sur-mesure à la demande).

 La première est une formation générale sur le poivre, les épices et les assemblages d’épices.

Ensuite, j'anime une seconde formation plus approfondie sur le poivre et les baies (faux poivres) au cours de cette formation, les stagiaires découvrent plus d'une dizaine d'origines différentes à des stades de maturité variés.

Enfin, je propose une troisième formation portant sur les épices, les aromates et les assemblages d’épices.

 Pour ces trois formations, je fournis aux stagiaires un kit d'analyse sensorielle. La différence entre la première formation et les deux autres c'est que la première est plus généraliste que les deux autres.

 Dans ces trois modules différents j'aborde l'origine, la culture, les étapes de transformation, les critères qualitatifs, les vertus et les conseils d'utilisation.

 Quels sont, selon vous, les défis majeurs auxquels les épiciers vont être confrontés aujourd’hui ?

 Comme évoqué précédemment, le commerce a changé et aujourd’hui, les personnes qui se déplacent dans les épiceries fines et dans les commerces de proximité recherchent du PLUS.

Pour moi, il n'y a qu'un seul défi majeur c'est : LE PLUS !

Et le plus, passe par : La formation professionnelle qui leur permettra une sélection rigoureuse, la connaissance du produit : son histoire, son origine, des conseils, que ce soit sur l'utilisation, des idées de recettes et sur les vertus car ne l'oublions pas la santé passe aussi par l'assiette et par la gourmandise saine.

Le plus, c'est aussi la restauration, qu'elle soit grande, petite, snacking, planchettes, de fromages, de charcuteries, découvertes salées autour d'un verre de vin, découvertes sucrées autour d'un thé, d'un café... En effet, je constate que parmi ma clientèle d'épiceries fines, ceux qui voient leur commerce se développer et ceux qui sont le moins impactés par la conjoncture actuelle sont ceux qui ont opté pour ce modèle.

Le plus, c'est également l'animation. L'époque où il suffisait d'attendre le client devant la porte est terminée.

 Aujourd'hui, les clients s'attendent à vivre des expériences. Je parle de cela dans mes formations et conseille vivement aux stagiaires de proposer des ateliers simples, comme des afterwork, des rendez-vous mensuels où l’épicier va prendre des produits en lien avec la saison, et les mettre en avant.

 Par exemple, préparer des tartinables en quelques minutes à partir d’ingrédients en stock. En ce qui concerne les épices, il est également possible de reproduire ce que nous faisons lors des formations professionnelles : faire découvrir des poivres et des épices en les associant à des pommes de terre (support neutre), si l’épicier dispose d’un rayon dédié.

Quelles tendances avez-vous observé dans le domaine de l'épicerie ces dernières années ?

Vous voulez dire dans la formation ? Ce que je constate c'est l'intérêt que les stagiaires portent aux kits d’analyses sensorielles.

 En effet, les formations durent 7heures et souvent en distanciel. L’utilisation des kits rend l’apprentissage plus ludique, engageant et interactif. Cela permet de créer des échanges et de voyager à travers les produits.

La formation, c’est la transmission : transmettre, c’est aussi faire découvrir le produit : le sentir, le goûter, comprendre sa culture, connaître son histoire, savoir comment l’utiliser et le conserver, et identifier ses critères de qualité.

 La formation en distanciel est également un Plus, car nous le savons bien, nous autres artisans avons peu de temps disponible c’est pour cette raison qu’avec la Fédération des Epiciers de France nous avons ensemble réfléchis à un modèle interactif en distanciel car si pour se former il faut se déplacer, et engendrer des frais supplémentaires cela peut être un frein nous en sommes bien conscient(e)s.

 Et si vous souhaitez parler des tendances au sein des épiceries fines : En presque 20 ans d'expérience, dans ce domaine je note un retour (et c'est tant mieux !) à la qualité des produits, la tendance passe par la singularité des produits, leur naturalité, et un packaging responsable. Il y a une réelle envie, démarche, de consommer bon, propre et sain et de privilégier l'artisanat on y revient et cela aussi c'est tant mieux !

Quel conseil donneriez-vous à quelqu'un qui débute dans le métier d'épicier ?

Bien évidemment de se former ! Et de ne pas rester seul, d'où l'intérêt d'adhérer à la Fédération des Epiciers de France qui au-delà de plus de 60 formations Découvrez le catalogue des formations  , propose aux épiciers un accompagnement juridique, des tarifs préférentiels dans différents domaines.

 Je reviens également à ce que je disais au début de cette interview : il est essentiel d'être conscient(e) que le métier a changé. Il est important de prendre le temps de sourcer les produits et de rencontrer les producteurs pour pouvoir raconter leur histoire aux client(e)s qui sont demandeurs de cela.

Il faut pouvoir se différencier des autres épiceries. En effet, lorsque l’on entre dans une épicerie, on retrouve souvent les mêmes produits, ce qui ne constitue pas un véritable atout. C'est la singularité du produit qui fait la différence.

Comme je l'ai mentionné préalablement, animer son commerce est un plus. Organiser des ateliers de dégustations est une excellente idée.

En boutique, je conseille des ateliers d’une heure et par expérience, je vous assure que cela génère de la vente. Cela permet de booster les ventes et de fidéliser sa clientèle en lui fixant des rendez-vous réguliers.

Puis, pour toute personne souhaitant s'installer aujourd'hui, il est incontournable d'utiliser les réseaux sociaux. Être présent sur tous les réseaux sociaux et y animer régulièrement le contenu. Il ne suffit pas de publier des photos de la boutique ou d'annoncer les produits reçus. Il faut raconter des histoires et donner des idées de recettes en tenant compte de la saisonnalité.

 Un autre conseil que je pourrais donner, en revenant sur ce que j’ai déjà dit, c’est d'intégrer la petite restauration et le snacking. Cela constitue forcément un plus sur niveau du chiffre d’affaires. Il ne s'agit pas forcément de proposer des plats du jour, mais de créer des options de snacking en utilisant des produits de l’épicerie.

Le partenariat entre commerces de proximité fonctionne aussi très bien, faire intervenir le boulanger du coin pour qu'il parle de son métier, le primeur d'à côté etc... L'émulation entre artisans commerçants de la même rue est également un plus.

 

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